Quatrième de couverture

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Quatrième de couverture qui commence sur la première de couverture et finit sur la quatrième de couverture

                     

  Comme je me suis réveillé et qu’il fallait bien que je m’occupe un peu et que je m’ennuyais beaucoup j’ai écrit cette petite fantaisie, une petite histoire, une mignonnerie, totalement inoffensive, pour un public patient, de préférence sympathique.

  Oh ! mais s’il n’est pas sympathique ce n’est pas grave, pourvu qu’il ne dise rien à personne, des gens pourraient lui en vouloir. Et de ces gens parfois il vaut mieux s’en méfier, surtout s’ils ne disent rien de leurs intentions au moment de les rencontrer, les salauds !

  Dans les dialogues certaines lettres sont inclinées. Il y a deux personnes. L’une a probablement des vues sur l’autre, qui ne s’inclinerait pas pour autant si vite !

  Il y a des lieux plus intimes pour ça qu’un livre.

  J’aurais pu mettre les dialogues dans des petites bulles, pour mieux les distinguer. Mais après certains m’auraient reproché d’avoir utilisé des bulles rondes, et donc de faire comme les autres. Ils auraient ajouté qu’ils préféreraient les bulles en forme de petits cœurs. Oh ! les gens qu’est-ce qu’i sont sentimentaux alors !

Premiers paragraphes

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  J’ai dormi dehors il faisait chaud. La chaleur était sèche. La pluie tombait autour et nous rafraîchissait, et rafraîchissait aussi nos rêves. Mes rêves étaient cette nuit passagers. La pluie était passagère elle aussi mais elle est quand même tombée. Le vent tombait et le soleil s’évaporait. Une fois les nuages partis la pluie ne savait plus quoi faire. Les nuages quand ils pleuvent se préoccupent peu et très peu de leur pluie. Mais il y a toujours de la place ici pour elle. Il n’y avait cette nuit pas de parapluies du tout. La pluie pouvait s’épanouir. Elle s’est épanouie. Les parapluies l’ont échappé belle. Ils sont beaux.

  Il y a aussi pas loin pour la pluie des flaques, d’une profondeur plutôt régulière. La pluie s’éparpille sur toute la surface des flaques, par petits paquets. Des paquets d’un pas. Mais tout petits. Allongez-vous devant une flaque sous la pluie et vous entendrez les gouttes faire tout doucement plopo plopo plop… parfois plouf ! S’il y a des enfants cela résonne ; plouf plouf ! un petit cochon pendu au plafond… Des enfants sont parfois cruels !

  Dans la flaque à poisson un poisson. À côté un chat parfois, qui passe, toujours nonchalant. Il fait semblant de chercher une souris, alors qu’il est tête en l’air à regarder le ciel, dès fois que s’y reflète le fond des flaques, et dans le fond un poisson, bien dodu pour le chat. Dans le fond il y a toujours de bonnes choses mais un poisson sait bien qu’une souris ne vole pas allons allons !

  J’ai aussi rêvé dehors. Pendant que j’y étais. J’ai rêvé seul. Mon amie n’est pas là ce matin. Elle n’était pas là la nuit passée et pas non plus là la journée d’hier.

  Le dehors ici n’est pas très loin. Juste là ! hop ! à fleur de peau. Enfin autour de moi. J’ai senti du vent passer ouvertement sur mon bras. Il y a beaucoup de courants d’air dehors. J’ai dormi en sous-vêtement — un slip en vrai, à fleur de peau aussi — que j’ai coupé, taillé, tailladé, haché menu, pour lui éviter l’allure kangourou. Il n’aurait je crois pas supporté. Je suis sûr. Je ne voulais aussi pas montrer tout au dehors, qui pourrait rougir, qui aurait pu rougir, qui finira bien par rougir un jour, le cochon !

Paragraphes après

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  Il est tôt et même très tôt ce matin. Quelques fleurs encore en pension. L’été hésite à partir mais vous allez bien ?

  J’oubliais que vous étiez là !

  Vous n’avez rien dit. Pas même un bonjour, une bonnevie !

  Eh ! ne soyez pas timide ! Beaucoup déjà le sont ! Beaucoup trop…

  Certains même sont trop timides pour rêver. D’autres en sont muets, et même sourds, et même complètement.

  J’ouvre la fenêtre et je suis à vous. Il fait un peu frais maintenant. Les saisons ont dû se décaler d’un cran vers la droite. Parfois deux hivers dans la même semaine. Sans automne, et un été qui souvent s’effile, ou ne vient que la nuit en rêve.

  Je me suis réveillé avant l’arrivée du soleil, qui arrive après l’écho du chant du coq. L’écho bégaie toujours en morceaux réguliers. Mais le coq a cocoricoté avant mon réveil. Il était pressé ce matin. Je ne l’ai pas entendu je rêvais. Le ciel est nuageux, et quand il est nuageux le soleil reste derrière les nuages et attend que ça se passe. En général ça se passe toujours bien. Quant à moi je rêve quand même, des étoiles savent briller sans nos rêves. Les voisins je ne sais pas. Ils rêvent peut-être aussi. Et les voisins des voisins aussi. Bien sûr en rêve les voisins ne s’en font pas trop pour les voisins. Par ailleurs les voisins ne s’en font non plus pas trop pour les voisins qu’ils ont un peu partout. S’ils ne rêvent pas ils restent chez eux, boivent un café un thé, une bière un verre de vin s’il y a du saucisson, s’il n’y a pas de saucisson font ci font ça, des petites marionnettes.


  Il y a un petit peu de vent c’est agréable, qui passe justement dans le jardin entre le coq et l’âne qui s’en va avec les oreilles bien élevées. Le vent ici passe où il veut. Il sait se conduire.
  Oh ! mais juste un petit peu de vent. Quelques grammes seulement répartis sur une dizaine de mètres. Un petit vent léger, sans longueur inutile.

Illustrations diverses

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(Illustrateur : Jean L'Hiver)



Elle et lui

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(Illustrateur : Jean L'Hiver)

Voilà mon amie :
encore mademoiselle, et encore aujourd’hui.

Il y a un moment déjà.



Me voilà :
encore mondemoiseau, et encore aujourd’hui.

Il y a un moment aussi.


Premier dialogue

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  Là c’est le jour où nous nous sommes rencontrés. Nous mesurions quelques années seulement, encore à l’école provisoire :
— salut !
    — salut !
— ça va ?
    — oui… ça va ?
— oui
    — …
— fait beau !
    — oui
— pleut pas…
    — non
— jolies oreilles !
    — oui… merci… jolies joues !
— oui… merci !
   — tu danses ?
— non… et toi ?
    — non !
— tu t’appelles comment ?
    — Pauline… et toi ?
— pas Pauline !

 

Deuxième dialogue

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  Là c’est à notre dernière rencontre :
— salut
    — salut
— t’es venu !
    — oui… toi aussi !
— oui !
    — c’est chouette !
— oui… c’est chouette !
    — oui !
— tu veux marcher ?
    — oui… tu veux marcher là ?
— oui… ou là-bas !
    — oui
— t’as dansé ?
    — un peu… et toi ?
— un peu… c’était comment ?
    — sans toi !
— ah !
    — et toi ?
— sans toi !
    — ah !

 

Publication

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Publié en août 2013.


  Tiré à 100 exemplaires, dont 90 numérotés de 1 à 90, et 10 augmentés d'une œuvre originale en couverture et d'un texte manuscrit, numérotés de I à X.


  De nombreux exemplaires sont déjà en de bonnes mains, il reste des exemplaires à 15 €.

  Dix exemplaires (I à X) avec un texte manuscrit, et un dessin original en couverture. Chaque livre est en vente à 75 €. Me contacter.