Pour dire

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  Le titre n’a rien à voir, et peut-être même rien à dire sur le roman. Mais j’avais peur que vous disiez encore. Alors j’ai mis un titre, je me demande bien si je ne l’ai pas volé à quelqu’un. Il y a un monsieur qui a fait Un jour de pluie à New York je crois, et un autre monsieur qui parle d’un Conte de la lune vague après la pluie, mais ça n’a rien à voir.
  Mon roman parle d’enfants (c’est banal hein !) qui veulent fuir leurs parents (les parents c’est banal aussi hein !). Voilà ! Alors ils s’en vont, c’est tout !

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Premier chapitre

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  Personne n’y dérangea la petite Julie qui s’y reposait haute comme trois pommes. À côté s’y reposait son frère haut comme trois pommes aussi car il datait du même jour.

  — Haute comme trois belles pommes au moins, commenta un lecteur sous un arbre ; un pommier si ça se trouve.
  — Oui oui, très belles même.
  — Et de très belles pommes bien rouges.
  — Oui bien rouges, et sans taches en plus.
  — Les taches vous savez, ce n’est pas toujours ce que l’on croit.
  — Oui mais on ne sait jamais ce que l’on croit !
  — Hum hum !
  — Mais poursuivons l’histoire.
  — Oui, je vous ai interrompu.
  — Et l’histoire vient à peine de commencer vous comprenez.
  — Bien sûr, je me disais simplement.
  — Pour les pommes ?
  — Oui, mais ça ira comme un gant aux lecteurs votre début, et aux lectrices aussi.
  — Oui oui !


  Personne n’y dérangea la petite Julie qui s’y reposait haute comme trois belles pommes bien rouges et sans taches. À côté s’y reposait son frère haut comme trois autres belles pommes bien rouges de même variété, car ils étaient jumeaux et avaient en plus la même taille. Et presque tout pareil.
  Bien sûr le garçon ne s’appelait pas Julie. C’était une différence essentielle. Sinon les gens auraient dit encore. Deux faux jumeaux qui portent le même prénom, ce ne serait pas facile pour tous les deux. À qui parle-t-on ? et puis, de qui se moque-t-on ?
  À vrai dire il s’appelait même Pierre. Comme ça ; Pierre !
  Enfin… Pierre n’est peut-être pas une meilleure idée. Ce n’est pas très moderne comme prénom par ici. Alors, disons qu’il s’appelait plutôt Edmond, ou Fulgence, ça arrive parfois, ou Charles. Charles, c’est assorti. Et comme il portait souvent une liquette, ça pourrait être Charliquette. Disons même mieux Gaston-Charliquette.
  Voilà pour lui !
  Quant à Julie, c’est peut-être un peu ordinaire comme prénom. Ce n’est pas moche, ni même passable. Mais c’est ordinaire. Nous pourrions peut-être essayer Amandine, ce serait plus amusant. Pourquoi pas ! Ou Gourmandine… Mais je ne sais pas encore si elle est très gourmande, surtout en ce début de l’histoire. Les histoires, parfois, ça veut aller trop vite. Il faut être prudent. Elle pourrait très bien être assez gourmande, rien n’empêche. Nous verrons.
  Alors, disons que son prénom était plutôt Rosaria, comme elle a les couleurs d’une rose, et puisqu’elle porte une belle robe, alors on pourrait embellir son prénom pour faire Rosabelle. Oui, Julie-Rosabelle lui ira bien.

  Pendant ce petit temps de sieste donc, pas très loin de Julie-Rosabelle et Gaston-Charliquette se reposait leur mère. Il y en avait une pour deux comme cela se fait un peu partout. Elle était donc avec chacun son tour n’est-ce pas.
  Comme elle était la mère elle était plus longue que chacun d’eux. Ainsi elle pouvait respecter la différence de taille entre parents et enfants. Elle la respectait du mieux possible. C’est une chose qui se fait souvent et que les gens apprécient toujours avec amabilité. Une fois debout elle devait bien mesurer 15 pommes, comme ça ; l’une sur l’autre. C’était très beau à voir. Des pommes de rainette, ou des pommes d’api convenaient tout autant.
  C’était une mère toute délicate on dirait. On peut même ajouter qu’elle était tout à fait douce et pleinement aimante.
  Pas loin de la mère se reposait aussi le père, de même longueur que la mère. Ainsi ils avaient la même taille, et la même largeur s’ils pouvaient. C’était mieux pour l’égalité, ou l’équilibre peut-être bien ; ça vaut après tout.
  Bien sûr il était tout aussi aimant que la mère. Parfois il était très délicat. La délicatesse va toujours bien ces temps-ci. Il était un peu moins doux que sa femme, à cause de ses poils aux joues. Alors de temps en temps il s’arrangeait pour ne plus avoir de poils aux joues. Sa douceur revenait fièrement.
  Ainsi tous allongés à se reposer, ils étaient en effet hauts comme 3 pommes ou 4 pommes qui étaient bien satisfaisantes.

  — Satisfaisantes ! hum ! affirma une marionnette assise sur une chaise et qui avait tendu l’oreille. Êtes-vous tout à fait sûr ! demanda cette fois-ci encore la marionnette qui vouvoyait à ce début de l’histoire. Une histoire un peu fragile comme pas deux il faut dire et où personne n’en savait rien. Si vous dites que 3 pommes étaient bien suffisantes n’est-ce pas, « suffisantes » devrait suffire précisément. Satisfaisantes ! c’est un peu trop comme mot. Je ne sais pas trop quoi, mais trop quelque chose, continua ainsi la marionnette. Julie serait d’accord avec moi si elle ne dormait pas, affirma la marionnette. Julie ! quel prénom, c’est bien charmant dans le fond. C’est même doux comme prénom, et encore mieux Julie-Rosabelle, précisa à toute vitesse la marionnette, pour reprendre le fil, le bon fil. C’est beau… ou c’est très beau… enfin… tout compte fait je ne sais pas. Tout compte défait même. C’est peut-être bien moche, pourquoi pas. Pour certains ça l’est c’est sûr. Mais pas trop moche de toute façon. La mocheté a quand même des limites ! Je demanderai. Un prénom comme Julie-Rosabelle, ça doit bien aller aux jours du printemps, je suis sûre. Peut-être aux jours de l’été aussi. Écouter le prénom Julie en regardant les fleurs dans les champs, c’est spécial. Et le prononcer alors dans le même champ, ça doit être encore plus spécial. Julie, c’est un prénom pas du tout ordinaire chez nous. Je veux dire chez les marionnettes. Chez nous c’est souvent Choupette, Carotte, Trognon… Guignol pour les marionnettes les plus connues. Quelle chance alors… ou Arlequin pour ceux qui sont au courant. Oui, Arlequin… Arlequine aussi… Ou même Guignolette c’est vrai… Ou Pinocchio quelques fois mais on pourrait confondre… Voyez, moi je n’ai pas encore de prénom. Je suis la marionnette, avoua la marionnette qui n’était pas triste mais qui voyait bien qu’elle n’était pas distinguée des autres.

  Passons au deuxième chapitre. Avec toutes ces interruptions, je me suis perdu à la fin. Et comme ils sont tous à la sieste ; personne ne remarquera que le chapitre a changé.

 


 

Publication

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